«J'avais beau appuyer, tout revenait»
Christelle Fauche, ex-championne suisse
J'ai joué une fois contre elle, c'était aux Interclubs à Bâle en 1993. J'avais 20 ans, j'étais en pleine forme mais j'avais perdu contre cette petite puce de 12 ans, toute frêle, qui ne payait pas de mine. Je m'en souviens très bien: elle m'avait battue 6-1 au troisième set, après que j'ai galvaudé deux balles de matches au deuxième. A l'époque, mon coup droit très puissant me permettait de gagner presque tous mes matches en Suisse, mais contre elle il s'était soudainement révélé totalement inopérant. J'avais beau appuyer, tout revenait. Elle était toujours placée au bon endroit, c'est comme si elle avait déjà vu le match à l'avance. Elle avait cet oeil, ce jeu de contre incroyable. Comme je l'avais dit à sa mère après le match, j'étais déjà persuadée qu'un jour elle deviendrait numéro un mondiale.
«Elle nous terrorisait»
Cathy Caversazio, ex-championne genevoise
J'avais ressenti un immense soulagement après l'avoir battue de justesse en trois sets lors d'un championnat suisse à Bienne en 1992. J'avais 20 ans, elle en avait 11, elle devait faire à peine un mètre vingt. A l'époque, je me souviens que toutes les filles de l'équipe suisse étaient terrorisées rien qu'à l'idée de devoir rencontrer Martina. Où qu'elle jouait, c'était l'attraction, le public accourait. J'ai vu je ne sais combien de joueuses se liquéfier face à Martina tant elles craignaient de se faire ridiculiser par ce phénomène.
© L'HEBDO N° 14, 3 avril 1997